Entre l’Aiguille Rouge et les Rochers de la Sueur, sur la frontière franco-italienne de la vallée étroite, pour franchir le passage difficile dit Le Mauvais Pas, il y avait une échelle. Elle avait été bricolée là pour faciliter l'accès en ce point où les Alpes forcent à la marche verticale. Alternatif à la nouvelle route, le sentier est toujours aussi abrupt. Un escalier remplace maintenant l'ancienne échelle et préserve le détroit accessible.
Aujourd’hui, dans les vallées de la Durance et de la Clarée, sur le chemin de Bardonecchia à Embrun, tout le monde possède une échelle. On la trouve dans chaque maison, grange, atelier, remise, sur les toits des voitures et contre les arbres. Elle est sortie pour les travaux quotidiens ou saisonniers, parfois laissée seule à l’ouvrage. Répertoriée au sein de son décor, elle porte par sa discrétion le souvenir diffus des marches solitaires.
UBAC (Col de l’échelle), 2018

exposition et édition.
Les Capucins, Embrun, comm. Solenn Morel.
Colle della scala / Col de l’échelle, texte de Thomas Giraud, traduction Rossella Gotti, éditions P, 2018.


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Bagnolet